démontage ailes

Bonjour.

Suite à une panne moteur au décollage la semaine dernière, j'ai dû me poser en catastrophe dans un champs de maïs. Le MCR ULC est assez abîmé (train avant et arrière HS et une hélice cassée) mais aucun bobos pour le pilote et son passager. Bref, pour convoyer la machine chez SE Aviation, je me dois de démonter les ailes. Je déconnecte donc ailerons, volets, système électrique pour les strobes et pitot, ainsi que les goupilles et fixations des longerons.
Malheureusement, rien ne vient. aucun jeu. On s'y est mis à 8 et on a été incapable de sortir une seule aile.

L'accident à eu lieu au sud de Nantes.

Si certains d'entre vous ont l'expérience du démontage et ont une quelconque idée qui puisse m'aider à résoudre ce problème, votre aide est la bien venue.

Merci d'avance

Christophe

Bonjour Christophe,

Au risque d'enfoncer une porte ouverte, as-tu bien enlevé 3 broches par aile ? La grosse broche diamètre 18.2mm + les 2 petites broches reprises sur les ferrures avant et arrière.
Une fois ceci fait, et avant d'essayer de sortir les longerons, tu devrais pouvoir bouger les ailes en les tenant par le saumon et en le bougeant de haut en bas (attention au débattement pour ne pas ramponner dans les ferrures de fixation du combiné manches).

Si en faisant ça, ça ne bouge pas, là je sèche...

Bon courage,
Emmanuel

merci Emmanuel, je pense avoir fait tout ça. Pour être certain, est ce que quelqu'un à des photos ou de la littérature de dynaero concernant le démontage des ailes?

Cordialement

Christophe

Dans le manuel Oexno1200 de Dynaero sur le démontage de l'ULC, il n'y a que la procédure ci-dessous :

Démontage des ailes :
1. Découper au cutter le joint silicone à l'emplanture. Faire très attention au longeron ! (ne pas
couper le joint entre 300 et 350 mm du bord d'attaque, le joint se déchirera en retirant l'aile).
2. Déconnecter les bielles de commande des ailerons (écrou de 6 mm au pied du manche).
3. Déconnecter la commande des volets :
3.1. Sortir les volets au deuxième cran, puis couper le contact et tirer le breaker des volets.
3.2. Immobiliser les volets sur l'aile avec du scotch, pour éviter qu'ils tombent.
3.3. Couper le fil à freiner, et dévisser les vis de 6 mm sur les écrous en bronze.
3.4. Dégager les écrous en pivotant la vis mère vers l'intérieur du fuselage.
3.5. Bloquer les écrous bronze en rotation sur les vis mères pour éviter de dérégler les braquages
des volets (avec un fil à freiner ou du ruban adhésif).
3.6. Dévisser les fourchettes de commande des volets.
4. Déconnecter les tuyauteries de la sonde de pression totale (aile gauche).
5. Si équipé, déconnecter les prises électriques (feux de bouts d'ailes, trim d'ailerons…). Selon les cas,
ces prises sont accessibles après avoir sorti l'aile de 10 cm environ.
6. Démonter l'aile gauche en premier :
6.1. Dévisser les vis de 6 mm à l'intérieur des axes avant et arrière.
6.2. Avec l'outil spécial ref. ZMAEQP900, sortir ces axes.
6.3. Demander à d'autres personnes de "soulager" les bouts d'ailes pour limiter le porte-à-faux sur
les axes principaux de voilure et faciliter leur extraction.
6.4. Retirer les goupilles β.
6.5. Sortir ces axes vers l'avant avec un chasse non métallique et un maillet en caoutchouc, à moitié
seulement (pour que l'aile droite reste fixée). Commencer par l'axe droit (à l'extrémité du
longeron).
6.6. Sortir doucement l'aile, en guidant la biellette d'aileron.
6.7. Vérifier que rien ne bloque (fil électrique).
7. Démonter l'aile droite ensuite :
7.1. Axes avant / arrière
7.2. Axes principaux en commençant par le gauche.

Formidable

Merci pour cette description détaillé de la procédure.

Christophe

Bonsoir,
Voici une photo avec les trois éléments à démonter, et après ça s'enlève tout seul
Marc[img][/img]

Parfait... Merci Marc

Bonjour Greenskywalk et à tous,

Peux-tu nous détailler les circonstances de ta panne au décollage ?
Les expériences des uns peuvent servir aux autres ...

Michel

Bonjour.

Je suis arrivé le matin au terrain, conditions CAVOK, pas de vent mais beaucoup d'humidité sur la machine. Je retire la rosée sur le fuselage et les ailes. Je vidange un peu de carburant pour évacuer d'éventuelles gouttes d'eau au fond du réservoir.
Allumage, le moteur démarre au quart de tour mais ratatouille dès que j'enlève le starter. C'est la première fois que j'ai ça avec un 912s.
J'insiste un peu et en y allant avec précautions j'arrive petit à petit à obtenir les températures favorables au décollage. Test magnéto OK, test à différents régimes OK.
Un cran de volet, gaz à 5700 T, hélice petit pas. Je roule et décolle sans problème. Vers 200 pieds, le moteur commence à ratatouiller. Je tire la poignée du starter, ça reprends 5 secondes et le moteur cale. J'amorce un retour au terrain en gardant l'oeil sur la bille et le badin, je vois bien que ça ne va pas le faire, je prends le champs de maïs. Arrondi 30cm au dessus des épis, manche au ventre, j'enfonce la quille. On s'écrase doucement dans les maïs. La machine tombe à plat. Pas de choc, pas de bobos. J'ai eu des atterrissages plus durs dans ma vie. Pourtant le train à pris cher et une hélice cassée.

Mon diagnostique, de la flotte dans le circuit. J'aurais dû prendre plus de soins à vidanger le réservoir, démonter les carbus (pas très accessibles car sous le pot d'échappement.) J'aurais dû être plus patient, il est évident que j'aurais dû faire chauffer plus longtemps le moteur et ne pas décoller dès que les températeures étaient OK. Ce matin là, tout portait à croire qu'il fallait être plus vigilant. La machine ne faisait que m'envoyer des signes mais j'ai fais me forcing.

Pour moi, c'est 100% un problème de facteur humain et en rien une panne moteur imprévisible.

Bonsoir Greenskywalk et à tous,

Bien que rien ne m'autorise à le faire j'ai envie de saluer le recul et l'humilité avec laquelle tu analyses cette situation. Il est si courant de voir rechercher une responsabilité exogène que cela me donne envie de saluer ton attitude, et donc je le fais  
Je rajoute que tu as parfaitement réussi l'atterrissage d'urgence qui a pour objectif premier de ramener l'équipage au sol, sain et sauf ! Bravo donc !

Ceci dit, comment expliquer qu'assez d'eau se soit trouvée dans les carbus pour stopper le moteur ?

Tu as purgé, as-tu vu de l'eau au fond du récipient de purge ? On peut supposer que non, car cela t'aurais alerté.
Ta machine a passé la nuit dehors, avais-tu une bâche qui couvre le pontet ?
Quelle durée de fonctionnement au sol avant le décollage ?

Ton avion était-il stationné "de niveau", dans ce cas, l'eau "parasite" doit se trouver dans le petit cube qui est sous le réservoir et ne peut pas échapper à la purge. S'il était stationné de façon significativement inclinée (en roulis), l'eau a pu se mettre d'un coté, échapper à la purge et passer dans la partie piquage du réservoir au roulage et en vol.

S'il y a eu de l'eau dans les carbus, tu devrais la retrouver au démontage, une fois la machine au sec ...

Michel

https://vimeo.com/232748738?utm_source=email&utm_medium=vimeo-cliptranscode-201504&utm_campaign=28749

le tout en image à la 6ème minute...

https://vimeo.com/232748738

Comme si on y était .... !

Le PLUS est de se poser dans un champ de raviolis

Où en es-tu du démontage ?
Michel

Je n'ai pas vraiment avancé là dessus. Je prévois d'aller à la base ulm où je l'ai laissé le 25 septembre.
Je suis en train de chercher une remorque adadaptée pour l'emmener à Pontarlier.

Bonsoir,
Bravo pour ton film, (hautement professionnel), et ta gestion de la panne.
Il est probable que de l'eau (rosée) soit passée par le bouchon de remplissage, et comme le suggère Michel Riazuello, il faudra vérifier les cuves des carbus.
Un jour , je suis tombé en rade avec une voiture ancienne lors d'une forte pluie, l'eau s'était infiltrée dans la trappe d'essence, et en quelques minutes le moteur a calé, ce n'est qu'en démontant les cuves des carbus que j'ai compris l'origine de la panne ....
bon courage,
Marc

Bravo pour ce film !!!
Pour la qualité des images et du montage.
Pour l'histoire qu'il raconte.
Pour le sang froid du pilote pendant "l'événement".
Pour le sang froid du passager qui n'a pas mis longtemps à comprendre ce qu'il se passait.
Pour la super gestion, par le pilote, de la réaction du passager.
Pour le recul, après cet événement (opération survie raviolis).

J'espère que ta machine va pouvoir reprendre l'air rapidement sans trop de tracas.

Emmanuel

Bravo pour le kiss landing dans le champ de maïs...
Mais aussi mes félicitations pour la qualité quasi professionnelle du film. J'en parle en connaissance de cause car vous connaissez mes vidéos sur YouTube, et bien quelles soient beaucoup plus basiques, je puis vous assurer que le montage et la publication me prennent déjà beaucoup de temps.
Alors là, 9mn de film pro, bravo!

Greenskywalk a écrit:Bonjour.

Je suis arrivé le matin au terrain, conditions CAVOK, pas de vent mais beaucoup d'humidité sur la machine. Je retire la rosée sur le fuselage et les ailes. Je vidange un peu de carburant pour évacuer d'éventuelles gouttes d'eau au fond du réservoir.
Allumage, le moteur démarre au quart de tour mais ratatouille dès que j'enlève le starter. C'est la première fois que j'ai ça avec un 912s.
J'insiste un peu et en y allant avec précautions j'arrive petit à petit à obtenir les températures favorables au décollage. Test magnéto OK, test à différents régimes OK.
Un cran de volet, gaz à 5700 T, hélice petit pas. Je roule et décolle sans problème. Vers 200 pieds, le moteur commence à ratatouiller. Je tire la poignée du starter, ça reprends 5 secondes et le moteur cale. J'amorce un retour au terrain en gardant l'oeil sur la bille et le badin, je vois bien que ça ne va pas le faire, je prends le champs de maïs. Arrondi 30cm au dessus des épis, manche au ventre, j'enfonce la quille. On s'écrase doucement dans les maïs. La machine tombe à plat. Pas de choc, pas de bobos. J'ai eu des atterrissages plus durs dans ma vie. Pourtant le train à pris cher et une hélice cassée.

Mon diagnostique, de la flotte dans le circuit. J'aurais dû prendre plus de soins à vidanger le réservoir, démonter les carbus (pas très accessibles car sous le pot d'échappement.) J'aurais dû être plus patient, il est évident que j'aurais dû faire chauffer plus longtemps le moteur et ne pas décoller dès que les températeures étaient OK. Ce matin là, tout portait à croire qu'il fallait être plus vigilant. La machine ne faisait que m'envoyer des signes mais j'ai fais me forcing.

Pour moi, c'est 100% un problème de facteur humain et en rien une panne moteur imprévisible.

Ca me fait penser a cet accident

Bonjour Adrien et à tous,

Oui, mais dans le cas que tu cites, il y a eu une une accumulation de causes conduisant au pépin...

Michel

> "...la qualité quasi professionnelle du film..."

Pour ma part, je trouve que la qualité est très professionnelle, car si le film est très bien réalisé techniquement, les séquences sont aussi parfaitement choisies pour amener ; intéresser surprendre et décompresser les faits réels et... finalement dramatiques.
Ceci sans masquer les vraies questions, très diverses, qui devraient se poser à un pilote quand il voit cet accident.

Bravo, du très bon boulot.

Merci pour vos précieux conseils.

Je découvre avec stupéfaction que je me suis crashé à quelques kilomètres du village de St Colomban.

Bonjour,
Si c'est St COLOMBAN en Loire-Atlantique tu as de la chance ! quelques Nm à l'EST et ton Moteur risquait d'être bien abîmé de perdre sa garantie
Bon courage pour cette mauvaise passe.

Bonjour Greenskywalk

Je ressors ce post de 3 ans que je viens de découvrir. C'est vrai que depuis l’achat de mon MCR en juin, je parcours pas mal ce forum et ton expérience m'a interpellé, d'autant que je pense sincèrement que dans les mêmes circonstances, j'aurais aussi décollé.
Bravo en tout cas pour ton sang froid qui est vraiment impressionnant dans la vidéo !
Après 3 ans, j'imagine que ton MCR a du passer par la case réparation et que tu as pu mener une investigation un peu plus poussée sur les raisons précises de l’événement.

Pourrais tu nous en dire plus peu plus , ça ferait un super REX "à froid" .

- Qu'est il sorti du démontage / réparation de l'avion ?
- Est ce bien de l'eau dans le réservoir ?
- Comment est elle arrivée là ? mauvaise protection du pontet durant une nuit à l’extérieur ?  Mauvaise étanchéité du bouchon de réservoir ?
- Comment avais tu procédé pour la purge avant la mise en route ? avion incliné ?
- Quels signes précis lors des essais moteur auraient du t'alerter ?

Voila quelques idées ....

Et depuis

- Qu'as tu changé dans ta pré-vol ?
- As tu une procédure plus efficace pour purger le reversoir avant un vol ?
- Protèges tu ton avion différemment lorsqu'il séjourne en atmosphère humide ?
- Dans la même situation que ferais tu de différent ? Penses tu qu'un point fixe aurait été la solution pour te persuader qu'il ne fallait pas partir ?

Sauf erreur de ma part , je n'ai jamais rien vu de publié par le BEA sur cet accident ? Y a t il eu quelque chose de fait ? Je t'avoue être assez friand de leur publication, même si en aviation générale il est souvent plus compliqué de définir clairement toutes les causes d'un accident.

Je te remercie d'avance pour les infos et bravo encore pour cette gestion de la panne moteur au décollage , incontestablement le pire cauchemar de tout pilote de mono-moteur !

Alex